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pour que… » demanda simplement Verneuil, sans achever sa phrase.

— « En effet… Il est parti pour la montagne… Vous comprenez, il a toujours été le médecin de la famille… » reprit Lucas embarrassé et sentant sa poitrine se serrer devant le verbe glacé de Verneuil. « Nous avons toutefois pareillement confiance en vous… Vous saurez bien traiter le cas avec autant l’habileté que lui. »

— « Non, je ne le saurais pas, » répliqua sèchement Verneuil sur le ton satisfait et arrogant de quelqu’un qui juge le moment favorable pour se venger. « Attendez qu’il soit de retour… cela ne devra pas beaucoup tarder. »

— « Attendre son retour ? Vous ne soupçonnez point dans quel état se trouve mon enfant… Sa respiration est déjà sifflante… les sueurs l’inondent… N’est-ce pas grave et ne faut-il pas se hâter d’intervenir ? » Il le suppliait humblement, parlant vite, sentant qu’il s’écoulait un temps précieux… « Et vous avez maintenant, paraît-il, de si bons remèdes à cette maladie… »

— « Peut-être… mais je n’irai certainement pas, » affirma nettement cette fois Verneuil, content de savourer jusqu’à quel point son refus réussissait à torturer à propos Lucas.

— « Vous refuseriez de venir ? Non, cela n’est pas vrai… Vous n’aurez point cette dureté… C’est impossible ? »

Comme Verneuil ne bougeait point :

— « Mais avez-vous même le droit d’agir ainsi ?…