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ple curiosité d’abord, puis avec plus d’intérêt. Ils lui firent exposer ses plans, le questionnèrent, calculèrent les capitaux à engager.

— « Vous êtes à l’emploi de la Hamilton Powder Co., dites-vous ? »

— « Oui, depuis trois ans. »

— « Alors, il faudrait nous attendre tout de suite à la concurrence de cette puissante compagnie. Mais est-ce qu’une maison anglaise ne projette pas pareillement de fabriquer un nouveau produit ?… Un brevet n’avait-il pas même été émis ? »

Tous ils avaient vu ça, il leur semblait, dans les journaux.

Puis, ils avaient de nouveau aligné des chiffres, calculé les frais d’installation, mis en regard les tarifs douaniers, afin de supputer les frais en vue de ventes à l’étranger. Énormes, en effet, insistaient-ils, les frais d’installation et d’exploitation que son nouveau produit allait requérir. Seule l’incontestable supériorité de l’explosif, confessaient-ils volontiers, était susceptible d’en compenser le fardeau.

— « Oh ! s’il vous était possible de simplifier le procédé de fabrication… Il faudrait en tous cas vous assurer un brevet tel quel » lui avait dit l’un d’eux, plus sympathique. « Les affaires sont les affaires, vous savez. » C’est un simple conseil qu’il lui donnait, car à l’exemple des autres d’ailleurs, il ne lui avait fait que de vagues propositions qui toutes laissaient percevoir le peu de place que Yves pouvait espérer tenir dans l’entreprise.