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XVIII


Ô campagne ! Ô Richelieu ! soleil d’or, maison bénie, versants de montagne, troupeaux, foins odorants, sources et javelles !

Yves revoyait et respirait tout ça avec volupté. Il lui en venait des effluves si troublants que de temps en temps, comme oppressé, il s’arrêtait. Il se plaisait alors à rechercher dans le lointain les habitations connues, les hautes cheminées de la Poudrerie, les clochers voisins, et, plus près, les toits de son village, le remblai du chemin de fer, les vergers… Il marchait un peu au hasard, entraîné vers la montagne.

Il avait fini par atteindre son ancienne terre natale.

— « Lucas ?… Il est à faucher son avoine… à la « pièce du puits », vous savez, de l’autre côté de la clôture ? » lui avait dit Marcelle en lui désignant l’endroit de la main, Et comme elle s’offrait à le guider…

— « Oh ! je me souviens parfaitement », lui avait répondu Yves avec gaieté. Puis discrètement, après l’échange de quelques mots, prononcés à mi-voix, mais