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soupçonné des obstacles capables de faire échouer tes plans, quelque avantageux qu’ils soient par ailleurs… Je sais que cela t’amuse toujours de m’entendre… cependant remarque bien : Tu n’as exposé qu’un seul essai de ton explosif devant ces deux inconnus, — à qui tu peux en remontrer de toutes façons peut-être… de toutes façons, sauf sur le talent de faire prospérer une entreprise, — cependant cela a suffi à leur sagacité pour t’en dresser immédiatement l’horoscope… Ce sont des Anglais ! »

— « Et vous croyez que cela tient à des aptitudes de race ?… »

— « Je cherche vainement autre chose. »

— « Eh ! bien, cette autre chose, je la connais, moi : C’est qu’ils ont l’argent et qu’ils ne manquent pas comme nous de capitaux. »

— « Peut-être bien… mais pourquoi n’ajoutes-tu pas que ce qui leur permet avant tout de n’en point manquer, c’est qu’ils en amassent… Oui, mon cher, grâce à la mystérieuse recette qu’ils sont presque les seuls à posséder, ils en acquièrent… ils en acquièrent, ils en amassent… Alors ils n’en manquent plus… ils en ont… leurs amis en ont… leurs pareils en ont… Et quand ton fulminate promettra de gonfler les poches au lieu de les vider, verras qu’ils en auront plus que jamais… »

Le père de Beaumont s’était éloigné de quelques pas de Yves ; et le regardant comme pour lire sur sa figure l’effet de ses paroles, il revint vers lui :

— « Au surplus, observe donc autour de toi, sous