Page:Choquette - Claude Paysan, 1899.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
Claude Paysan


Frère Claude !
Dormez-vous ?
Sonnez les matines,
Bing, bang, bong…


Alors les moineaux recommencèrent de crier, les grains de jaillir, les pailles de danser dans la grange.

Mais les vigoureux coups de fléau de Jacques n’offraient plus rien d’entraînant. Ils revenaient à trop longs intervalles, sans cadence, sans mesure, pan… pan… pan… martelés et tristes comme un glas.


Dormez-vous ?
Sonnez les matines…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

… Dehors, il y avait quelques rares petits brins de neige qui tombaient, si ténus, si légers, qu’ils flottaient presque dans l’air ; il y avait encore de lents attelages qui marchaient péniblement dans le grand chemin, cahotés… cric-crac… dans les ornières durcies ; et derrière un humble logis pointu, il y avait aussi une pauvre vieille mère, qui, dans ce commencement de crépuscule gris d’automne, ramassait des copeaux pour préparer le repas du soir.

Elle ne paraissait pas gaie, cette vieille mère.

… À la fin, Claude s’était relevé, comme étonné tout à coup, cherchait en secret à deviner les impressions intimes de Jacques ; il prit à son tour son fléau lentement, et compléta la cadence.

Cependant, il ne chantait plus…