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Claude Paysan

mêmes, que lorsque Jacques commençait, après un pan-pan d’attaque comme « l’une… d’eux » de l’orchestre, Claude reprenait tout naturellement à la suite, chantonnant, sans seulement briser le cours de ses pensées.


Frère Jacques !
Dormez-vous ?
Sonnez les matines,
Ding, dang, dong….


La balle volait, la poussière jaillissait de partout, brunissant le front trempé des batteurs, et les petits moineaux, enhardis par le bruit des chansons, lançaient plus fort leurs cris aigus dans les coins du toit.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Frère Jacques !
Dormez-vous ?les matines,

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

… Ensuite, ils s’étaient assis tous les deux, enfoncés jusqu’à la ceinture dans la paille. Un temps de repos entre les airées.

Tout à coup Jacques, avec sa mobilité brusque d’idées, son ton vite monté, sauvage et convaincu :

— Si cela enrichissait au moins, ces travaux fatigants et pénibles de la terre.

Claude le regardait doucement.

— Si cela nous enrichissait… mais non, toujours pauvres, toujours paysans… Que possèdes-tu, toi, Claude ?… un petit carré de terre, une humble cabane… moi, ça… et il désignait son fléau étendu sur la paille auprès de lui… Si nous le voulions, cependant…