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Claude Paysan
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cause des autres petits, en arrière d’eux, qui devaient se moquer un peu. À cet âge, c’est encore une bonne manière de prier ; et Dieu la leur pardonne bien, dans tous les cas…

Quand au reste de l’assistance, distribuée par deux, par quatre, dans les rudes banquettes de la nef, elle se signait, s’agenouillait, s’asseyait, se levait bruyamment à chaque partie de la messe, dans de brusques mouvements d’ensemble qui secouaient la vieille église jusque dans ses cintres.

Et, immédiatement après, le silence revenait, coupé par le cliquetis des chapelets, les marmottages en sourdine d’oraisons et de confiteor, les éternuements étouffés, les crissements aigus des bancs sur le plancher, les longs soupirs des vieilles dévotes. Et par moment, dans les jubés, c’était un pleur intempestif d’enfant que la mère honteuse cherchait à réprimer par de sourds chut… chut…

Ite missa est… Toute l’assistance, maintenant que la messe était finie, s’était assise en une houle sonore pour entendre les annonces.

Le prêtre enlevait sa chasuble dorée, la repliait sur le siège de sa banquette, puis ses livres, ses cahiers sous le bras, il gagnait la chaire, les yeux baissés, la figure onctueuse…

D’une voix grave, il lisait à présent :

« Il y a promesse de mariage entre Joseph Leroux, fils majeur de Charles Leroux et de Gertrude Labonté, domicilié en cette paroisse d’une part, et Louise Maupin, fille mineure de Henri Maupin et de Aglaé Tétrault, domiciliée à Saint-