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Claude Paysan

par moments, à la fin… Eh ! bien, p’tit Louis vient de m’apprendre qu’elle en a trouvé un autre…

« Quant à Claude, mon Dieu, malgré sa pauvreté, il est si bon et si honnête qu’il n’aura qu’à se présenter… les blondes ne lui manqueront pas, à lui.

« Il faut que je vive moi, maintenant, pour voir ce qu’il fera bien et si………

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Doucement, doucement, Fernande avait déposé sa plume à côté d’elle, sur la fenêtre… Elle se sentait fatiguée sans doute, depuis une heure qu’elle écrivait ; puis le crépuscule d’août qui descendait obscurcissait peu à peu les pages de son journal… Et à quoi bon, d’ailleurs, continuer à noter tous ces enfantillages ?…

C’était pour ces raisons, je suppose, qu’elle avait déposé doucement sa plume et qu’elle s’était mise à regarder vaguement, comme en songe, les flots calmes du Richelieu où se reflétaient les dômes touffus des grands ormes, la longue perspective des coteaux, les taches sombres des îlots de bois…

À cette heure-là, c’était partout très beau dans la campagne autour ; les derniers chariots descendaient des champs ; les chiens aboyaient au loin ; les grillons, les petites reinettes chantaient ; les paysans, en revenant du travail, encore gais et alertes, leurs fourches à l’épaule, chantaient aussi ; et sur tout cela le grand calme de la fin du jour qui tombait.

Il y avait encore des odeurs exquises de plantes