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XXXIII


Sur un carré de terrain derrière l’étable, les moineaux, les petits moineaux qui font pit… pit-pit, s’abattaient par bandes tourbillonnantes. Ils venaient picorer dans la neige blanche, dans la balle répandue qu’ils éparpillaient très vite, très vite, de leurs pattes rapides, les grains d’avoine échappés au crible.

P’tit Louis avait remarqué qu’il y en avait toujours en grand nombre, des vieux papas moineaux qui criaient fort, faisaient la loi à d’autres plus petits qui devaient être des fils moineaux, et il était accouru, sa « lignette » à la main…

— Non. plus loin, lui disait Claude… à gauche, un peu… c’est là qu’ils viennent le plus… Bon, mets un peu de paille et de balle.

— Ça vit ça, des moineaux, hein, Claude ?… Si je pouvais en attraper… va…

… Depuis si longtemps qu’il machinait toutes espèces de filets, p’tit Louis, qu’il travaillait à fabriquer des lignettes qui n’étaient jamais à son goût… Au fond il n’y avait rien de très compliqué dans la construction… un cercle de tonneau quelconque, des ficelles entrecroisées, des crins de cheval ajustés en nœuds coulants pour emprisonner traîtreusement les pattes ou les têtes d’oiseau. Mais il y avait toujours des nœuds qui fonctionnaient mal et qu’il fallait sans cesse remplacer.