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Claude Paysan

Il y avait même des jeunes mères qui souriaient aussi en se rappelant…

… Père Pâcôme !… père Pacôme !.. par ici… par ici… Les enfants cherchaient à l’attirer chez eux, certains d’un bon quart d’heure de gaieté à cause de son bras manchot et de leurs grandes sœurs que le vieux mendiant lutinerait sans doute.

Mais tout en souriant, il continuait toujours son chemin, frappant à chaque porte régulièrement.

Il était maintenant rendu chez la mère Julienne. Comme en manière de relai, pour se reposer un peu, il s’était assis sur le perron. Les pauvres comme les malheureux se sentent vite amis et ça datait de très loin, cette espèce de sympathique intimité entre les Drioux et lui.

Il s’était informé de chacun d’eux…

Comme Claude sortait :

— Tiens, ce grand garçon déjà… toujours brun, par exemple… Dire que ce n’est pas hier que j’ai vu ce monde-là tout enfant, courir après moi, me faire toutes sortes de gamineries. Et pas encore marié, Claude ?

— Me marier, moi ?…

— Mais oui… hein !… mère Drioux, c’est ça qui vous désennuierait, une bonne petite femme dans la maison ?… Et, soulevant déjà son sac pour repartir : Ça te prendra cependant, mon Claude, un bon jour…

— Moi, jamais, père Pacôme.

— Je viens d’en voir une, pourtant, là, chez vos voisins, que tu ne serais pas assez bête de refuser.