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Claude Paysan
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tiplier ensuite, les paysans des rives du Richelieu : et beaucoup de ceux qui se moquaient, lui faisaient autrefois des niques étant gamins, étaient maintenant des hommes sérieux, élevant d’autres petits gamins qui allaient à leur tour faire des niques au vieux Pacôme. Il était bien original aussi, le père Pacôme, et souvent, plus qu’on ne le soupçonnait, il était la cause inconsciente de mariages imprévus entre les jeunes gens.

En passant, après son boniment : « Me faire la charité, s’il vous plaît, pour l’amour de Dieu, » il se prenait à lutiner les jeunes filles, les jeunes garçons de la maison, jetait dans leur esprit des noms d’autres jeunes gens connus dans les campagnes voisines au cours de ses pérégrinations constantes.

Et ceci les faisait beaucoup rire, intrigués.

Alors ils l’interrogeaient, désirant savoir plus de détails, faisant mine de vouloir simplement s’amuser, mais le vieux Pacôme, qui les sentait mordre, continuait à les amorcer par des réponses fines qu’il inventait toujours propres à les troubler davantage.

Des fois… oh ! le vieux blagueur de Pacôme… il leur attribuait des projets insoupçonnés et inattendus, leur imputait des désirs ignorés d’amour, les faisait croire à des cœurs qui se consumaient ailleurs pour eux… oh ! le vieux blagueur…

Oui, ça les faisait beaucoup rire… et il riait bien, lui aussi, lorsqu’il les montrait d’un signe d’entente à leurs parents. Alors, en leur faisant un dernier petit clin d’œil ironique d’intelligence complice, il reprenait son sac et s’en allait…