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la petite lise

confiance cependant, mais il y avait parfois des cures si étonnantes. — Vous faites bien, me répondaient les bonnes gens sympathiques, toujours si prompts à combattre l’usage du couteau… Quand à l’opération, je craignais bien qu’en fin de compte…

L’on me trouvait bien un peu téméraire pour un médecin de campagne, avec si peu d’habitude de pratiquer des ovariotomies ; et mon curé, qui n’est pas fort sur le diagnostic, tout en préparant ma patiente à la mort, lui avait tout doucement conseillé l’hôpital… Mais Lise avait en moi une confiance… une confiance…

Depuis quelques jours la pauvre petite allait plus mal. Sa tumeur grossissait constamment et j’avouai franchement à la mère Rabuteau qui me servait de trompette que je n’entrevoyais plus d’autre chance que l’opération… et prochainement encore.

***

Or un vendredi matin d’octobre, un treize, Lise me fit mander en hâte.

Après quelques instants d’examen, je diagnostiquai une aggravation générale des symptômes et je conseillai l’opération immédiate… il y avait danger de mort… bon…