— Bonjour, monsieur… asseyez-vous… Bien oui, c’est assez délicat… n’est-ce pas… il faut des sacrifices, n’est-ce pas… la charité… c’est à propos de votre fille… vous savez, n’est-ce pas… vous devez la marier.
La marier ?… oh ! elle en a bien le temps, allez… Et avec qui ?…
— Avec Louison Doré… oui, n’est-ce pas… vous savez…
— Louison Doré ?… un pauvre gars qui n’est pas établi et ne le sera Dieu sait quand… Des enfants, tous deux, d’ailleurs… Ils ont bien le temps d’avoir de la misère…
— Non monsieur, ce serait mieux tout de suite… n’est-ce pas, le pasteur juge mieux… puis, n’est-ce pas la charité, la prière, le sacrifice… Des fois, n’est-ce pas, il arrive… des malheurs… des hontes… Le pasteur, n’est-ce pas… le sacrifice… Louison…
Le vieux Doyon le regardait sans faiblir.
— Je comprends tout ça, monsieur le curé, c’est vrai… mais elle est trop jeune encore, il vaut mieux la faire attendre…
— Non, il ne faut pas attendre… je n’ai pas besoin d’insister, n’est-ce pas, ni d’expliquer, n’est-ce pas… ce serait pire plus tard… La charité…