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mes disséqués
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ces tableaux-là m’ont toujours plu particulièrement — comment dirais-je ? — intéressé.

Et j’allais donc machinalement, les cheveux en broussailles sous le vent, quand tout à coup, à ma gauche, derrière un immense monument granitique, j’entendis des soupirs aigus comme des sifflements, et en même temps je me vis subitement environné de toute une troupe de squelettes dansant une pyrrhique macabre.

Chacun conservait encore le masque hideux que la mort lui avait donné à son dernier spasme, et franchement j’eus froid au cœur.

Cohorte infernale qui m’enserrait dans son cercle, m’étouffait de son haleine méphitique, et à laquelle je ne pouvais pas me soustraire. J’étendis la main pour m’appuyer quelque part, car mes jambes fléchissaient et je me sentais défaillir ; un squelette m’offrit son omoplate sans bras.

Et soudain, j’aperçus à l’endroit du cœur, planté comme un poignard, le robinet de cuivre vert-de-grisé que les carabins introduisent dans l’aorte pour y injecter leur solution d’albumine et préparer ainsi les artères à la dissection.

Malédiction ! Tous étaient ainsi brutalement transpercés ; et je recon-