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Mes Disséqués




L ugubre, avec des rafales chaudes comme des soupirs de damnés, la nuit cache sous son éteignoir immensément sinistre mon village et sa montagne.

C’est en novembre.

On se meut péniblement ; et c’est en haletant que, de fondrières en fondrières. on tiraille ses talons emboités à chaque pas dans un tire-botte invisible.

En liant, au-dessus des têtes, de grands nuages, comme des morceaux d’étamine mal déchirée, flottent à l’aventure. Au delà, la lune répercute des rayons rougeâtres, verdâtres, à reflets glauques de vieux bronze rongé de patine.

Et en bas : le clapotement de la vague sur le galet lavé et délavé : les grands ormes qui redressent leurs têtes sous la bourrasque, en sifflant :