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le dr santa claus

Noé — maintenant entassés avec dédain dans une malle, je choisis les meilleurs, les moins délabrés, dont je fais tout un paquet.

Il n’en avait jamais vu, de père Nicholas, le pauvre petit-fils, eh ! bien il en verrait un, cette année. Et voilà que je me mets en route, avec la vieille grand’mère à mon côté.

… Il neigeait toujours…

Ce fut vite atteint, la maisonnette tranquille qui, adossée à un pan de roc sous les arbres, abritait les cauchemars de l’enfant pris de fièvre.

Alors, je tire de ma trousse quelques mèches blanches de ouate boratée que je roule dans mes moustaches ; je prends sous les robes de buffle de la berline mon paquet de jouets divers, et dissimulé dans mon immense pardessus de chat sauvage, le collet relevé au-dessus de la tête, tout constellé de flocons de neige, c’est bien un irréprochable et parfait Santa Claus que la bonne vieille mère, ravie et souriante de chaque ride, conduit à présent devant elle vers son gîte de misère.

En me voyant, il se dressa sur son lit, le pauvre enfant, avec une expression soudaine de figure si étrange, oh ! si étrange et si subitement heureuse… Était-ce réellement le vieux Nicho-