tement ; quand bien même nous serions pauvres… tu n’es pas méchante, toi, grand-mère, et moi non plus… Dis, est-ce que je suis méchant ? »
Et tous ses désirs et ses imaginations d’enfant, ses rêves éveillés, lui étaient revenus, ce soir, dans ses cauchemars de fièvre.
Au rebord du bois, tout près, elle était allée, pour voir, couper un sapineau vert dans les rameaux duquel elle avait déposé des pommes et des glands murs… Mais des pommes et des glands, il connaissait trop ça. n’est-ce pas, et sa fièvre avait continué.
— Si vous vouliez m’en donner quelques poudres blanches ?… Ce n’est pas nécessaire de le voir, je crois,… ce n’est pas nécessaire, je suppose, me répétait-elle toujours sur un ton de douce et touchante angoisse.
Oh ! vieille grand’mère, « ce n’est pas nécessaire », dis-tu ?… comme tu désirerais que j’y allasse cependant : mais ça te coûte trop de me le demander, dans la crainte d’un refus, parce que tu n’as rien, rien à m’offrir pour me payer ma course et qu’il faut être grand’mère comme toi pour se mettre en chemin dans cette neige-là, par seul dévouement.
— Puisque vous êtes assez bon, re-