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les sauvages

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Mais voilà qu’au bout de quelques instants je vois accourir sous ma fenêtre, une, deux, trois, quatre, cinq petites filles, avec Pomponne au milieu, en train de donner des explications terribles à en juger par leurs regards épouvantés et leurs mines anxieuses.

Et en tourbillon elles se précipitèrent vers moi. Elles venaient me faire voir les plumes que les sauvages avaient perdues dans la bagarre chez Lanctôt et quelles avaient trouvées dans le jardin… Des véritables plumes en effet… Qui est-ce qui se serait jamais imaginé ça ?… Et la leçon de géographie de l’autre jour me revint aussitôt à l’esprit.

Les chères petites s’attendrissaient presque sur la douleur qu’ils avaient dû éprouver, ces pauvres sauvages — pensez-donc — à se sentir tirer ça de la tête, et elles mesuraient du doigt la longueur du tuyau des plumes.

Elles étaient d’abord allées les montrer, en grande hâte, aux bonnes sœurs, leurs maîtresses de couvent… Oh ! ce qu’elles avaient ri, ri, paraît-il, celles-là… surtout la petite sœur Pétronille.

De même, au retour, le long de la rue, de porte en porte, chacun s’em-