— Où est-ce qu’ils les prennent donc, ces petits enfants ?
— Dans les bois… les montagnes… bien loin.
— Qui est-ce qui les met là ?
— Là ?… D’autres sauvages… plus vieux… je pense…
— Et où les prennent-ils, eux, ces vieux sauvages ?…
— Ah ! bien… ils les font… je suppose bien… Tiens tu m’ennuies avec tes questions.
— Avec quoi les font-ils ?
— Avec du miel, du sucre et des écorces d’orange.
— Vrai ?… C’est pour ça que petit Claude aime tant encore à se barbouiller de sucre, hein ?… C’est drôle… Puis ils les apportent… Comment les apportent-ils ?…
— Dans de grands paniers.
— En as-tu déjà vu, toi, des sauvages ?
— Oui… Bon, je ne te réponds plus.
— C’est pour se battre contre eux qu’on vient chercher « son père », la nuit ?…
— Oui, justement.
Et déjà de mon bureau j’entendais la voix de Pomponne qui m’interpellait :
— Est-ce vrai, son père ?