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ILS ÉTAIENT CINQ




I ls étaient cinq, cinq bons carabins à l’allure goguenarde et décidée, entrés un soir dans un café du faubourg Saint-Jean.

Ils y étaient entrés parce qu’ils avaient soif, qu’il y avait de jolies annonces de lager mousseux collées aux fenêtres, que tout semblait calme au dedans, que la cabaretière paraissait s’ennuyer, accoudée à son comptoir à regarder deux clients qui jouaient tranquillement aux dominos sans rien dire.

Mais en entrant tout ce calme s’évanouit ; et ce fut aussitôt un frissonnement, un bruissement d’ailes. Les mouches, endormies elles aussi au cliquetis des dominos, s’étaient soudainement réveillées… et comme il y en avait des mouches. Il en jaillissait de partout, des plafonds, des coins de solives, de derrière les ar-