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le vieux docteur

corridors retentissants, des salles gigantesques. Il avait pendant plusieurs nuits longuement pleuré, les yeux cachés sous ses couvertures, une fois couché, dans le repos morne des grands dortoirs. C’est qu’il pensait toujours à sa mère, loin, là-bas, dans l’humble demeure familiale ; c’est qu’il revoyait encore le long regard triste dont elle l’avait enveloppé à leur séparation, puis l’explosion de larmes qu’elle avait cherché à cacher, en se retournant la tête, mais qu’il avait bien devinée, va, car cela avait été la même chose pour lui. Il se souvenait des noms de ses confrères de classe, de ses professeurs, presque tous disparus ou morts à présent…

Il se souvenait de son temps de carabin, de ses cadavres de dissection… ça lui avait fait si drôle la première fois qu’il en avait senti les chairs glacées sous son scalpel.

Oh ! dans son temps de carabin !  !  ! Il était plein de sève alors, insouciant, défiant l’avenir. Il s’était d’abord moqué des filles qui lui faisaient pst-pst d’un côté de rue à l’autre, les soirs de promenade, puis ensuite il en avait suivi quelques-unes, pour rire, qui paraissaient plus jolies ou plus gentilles.