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la grite

Je ne reviens pas encore de ma stupéfaction, quand j’y songe de nouveau aujourd’hui : Eustache avait dépouillé sa commère de l’espèce de robe orange qui la couvrait, et bien qu’aux trois quarts nue, l’effrontée n’en continuait pas moins, sans la moindre menace de protestation, sans honte aucune, à rester étendue cyniquement devant lui. Elle semblait trouver le jeu tout naturel.

Et Eustache lui parlait maintenant, l’apostrophant tout haut en se moquant : Voyons, la Grite ! — un raccourci de Marguerite — retourne-toi… reste donc là, tranquille, bon… et, dès que le professeur avait le dos tourné, il lui faisait cinquante folies, lui tirait les bras, lui levait les jambes en l’air, lui nouait les cheveux autour du cou, la chatouillait, lui flanquait des claques sur les joues, sur les épaules, sur les fesses.

Elle le laissait toujours faire, elle, exhibant impudemment ses formes éhontées.

… C’était certainement quelque sale gourgandine plutôt ; il n’y avait plus à en douter. Il n’était pas possible d’imaginer une autre classe de femme assez effrontée pour afficher un semblable mépris de toute pudeur. Et on ne s’expliquait point non plus de