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vengeance de carabin

qu’une bouchée à ses lèvres et dédaigneusement encore ; les larges puddings aux fruits étaient excellents, mais le père Russell en paraissait tout à fait dégoûté.

Plus que ça, on le vit bientôt balloté par les éructations et les borborygmes ; les nausées lui mirent des sueurs sur toute la figure et tout à coup, abandonnant subitement son siège, il fit cinq pas et là, crac, avant d’avoir pu quitter la salle, ses vomissements éclatèrent par jets répétés.

Jugez de l’effarement. Un chuchottement unique circula à travers les rires réprimés, les airs entendus :

— Il est saoul… il est saoul…

— C’est vrai, lança Leroux, sur un ton un peu plus élevé : — Ça puait le gin jusqu’ici. Il n’en fallut pas plus pour que chacun se sentît envahi par ce malaise inconscient, cette gêne embêtante qui atteint les témoins involontaires de pareilles scènes et qui les rend comme complices. Seul, Leroux jubilait.

***

Et dans le corridor, une fois remonté, comme il m’abordait avec un clignement d’œil particulier…

— Comment, malheureux, serait-ce toi ?…