fé, surexcité par deux ou trois verres de « hot gin » et l’apostrophe sanglante surtout qu’il venait de recevoir du père Russell
Voilà. Ce soir-là, Paul s’était astiqué, pomponné, parfumé, pommadé, adonisé comme pour une revue ; de fait, il désirait, vers les huit heures, faire passer en revue sous les yeux langoureux d’une payse qui lui tenait spécialement au cœur, les différents charmes de sa personne. Mais, voyez comme c’est bête la vie de carabin dans un pensionnat, il est impossible de sortir sans permission.
Tentons donc d’obtenir la permission, s’était dit Leroux, et il dégringola l’escalier retentissant, retentissant surtout à cause de ses bottes neuves qui faisaient un bruit du diable dans la sonorité des corridors. Et, anéanti devant notre vieux directeur, suppliant, il fit sa demande.
Mais voyez comme c’est bête aussi l’odeur du gin, — car Leroux ne s’était pas suffisamment parfumé, — et le père Russell qui possédait l’étonnante spécialité de renifler les odeurs alcooliques d’un étage à l’autre, probablement au moyen des tuyaux de conduite de l’eau chaude, dévisageant de sa lippe dédaigneuse mon pauvre Paul, ajouta brutalement :