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loulou

déjà lui rappeler son état d’abjection et la rejeter si loin de son rêve délicieux ; mais à la fin tristement :

— Loulou, dit-elle.

— Loulou ?… Loulou ?… Et Robert resta subitement muet et songeur, le regard perdu, l’air absent… Comme il se levait maintenant, sans rien dire, elle reprenait :

— Pourquoi que ça vous fâche ?… Non, je ne veux pas vous voir partir fâché… insistait-elle en s’attachant à lui.

Mais lui ne voulait pas se rasseoir. Il se dégageait doucement des mains qui le retenaient et il se glissait rapidement au dehors, en se cachant de ses amis…

***

… Fâché ? Ah ! non, mais ce nom de Loulou, redit dans ce lieu souillé, impur, il s’était habitué à le murmurer à une blonde enfant qu’il avait rencontrée à la vacance passée, et avec laquelle il avait parcouru les prairies de foin et de marguerites de son pays.

Depuis lors ce nom avait continué de bruire en caresse dans ses rêves d’étudiant ; il l’écrivait partout, à coups de crayons hâtifs ou en grosses