dans le cou en caresses de fantômes, — l’on me déposa devant une maisonnette assez gentille d’apparence dans la ligne de lumière qui filtrait à travers les volets mal ajustés et qui la coupait comme en deux.
J’y suis resté vingt-quatre heures en arrêt, dans cette maisonnette ; pendant vingt-quatre heures, lorgnant les coins du bois, — pour voir si les sauvages n’apparaîtraient point, — relisant et retournant dix fois les journaux de la veille, j’ai connu mieux que jamais les ennuis de l’attente.
Pourtant, j’ai entrevu un côté de la véritable vie bucolique, cette vie des champs calme et heureuse, sans heurt, sans secousse même, qui me représenta en un jour l’empreinte du vrai bonheur.
Ah ! le superbe tableau gentiment offert à mes yeux par le va-et-vient incessant des travailleurs distribués çà et là dans les prairies, au milieu des meules de foin.
Et quelle odeur incomparable de foins coupés la brise répandait partout comme une essence de patchouli.
Et quel charme dans la gaieté rieuse des hommes, des femmes, des garçons, des enfants, tous armés de rateaux, de fourches, blaguant quand même sous