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les chers confrères

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Le confrère Freppel n’est pas un savant ordinaire.

Il ne rédige ses prescriptions que d’après la pharmacopée française, ne dose ses médicaments que par milligrammes, décigrammes, ne cite que les cas de l’hôpital St-Louis, Necker. Il connaît la formule chimique des sérums les plus magiques et les plus nouveaux ; il bariole son langage d’une série de mots « microbiens, » retenus sans doute de ses trois semaines de séjour à Paris, lors de l’exposition de 1889.

Ne s’est-il pas l’autre jour avisé de se vanter d’analyser constamment les urines par le procédé de la polarisation ! Ordinairement il ne lance ces mots à effet que devant ses malades ; mais cette fois il s’était oublié devant deux de ses confrères : l’un professeur au Laval, l’autre au McGill.

— Oui, il venait d’analyser de l’urine de diabétique d’après ce procédé favori… c’était d’une précision, d’une exactitude… cette polarisation.

— Et quel angle as-tu constaté ? demanda le professeur du Laval.

— Quel angle ?…

— Oui, quel angle as-tu obtenu ?…