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les chers confrères

à l’hôpital pour leurs cliniques respectives. Ils rencontrent leur confrère P…

Dr  A. — Tiens, comment ça va… bonjour… où cours-tu, si pressé ?

Dr  P. — À mon bureau, diable… je suis en retard.

Dr  L. — Dis-donc… et ton pauvre M. Barbeau ?…

Dr  P. — M. Barbeau… le ministre ? … Il va mieux… mieux… Vous avez vu les journaux… le dernier bulletin est très encourageant.

Dr  A. — Tu l’as enlevé à cet imposteur de M… tant mieux : sais-tu que cette guérison subite et inespérée de l’hon. Barbeau te fait une réclame ?…

Le Dr  P… éclatant de rire.

— Non, il ne faut pas vous blaguer ; je veux vous parler franchement. C’est encore M… qui le traite, mais tout le monde croit que je l’ai maintenant sous mes soins et je laisse dire tout simplement. Ça lui apprendra à ce maudit charlatan…

Dr  A. — Mais d’où sort ce canard ?…

Dr  P. — Oh ! je lui ai bien un peu fait pousser les ailes… Vous ai-je déjà raconté le tour que notre rusé confrère m’a joué auprès de la famille Lecours ?… Non, vraiment ?… Voici… Le vieux monsieur Lecours souffrait de congestion pulmonaire, vous savez