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un chanceux

… et puis, sais-tu qu’il est assez bête pour lui écrire ?… ah ! pour ça, par exemple, je crois que je l’assommerais… je suis jaloux, je le sens bien… même, je suis content que tu ne l’aimes pas, car s’il en était autrement, nous ne serions plus amis.

Je le laissai là, sans répliquer, songeur, le coude sur le genou.

J’étais rêveur moi-même, en face de ce dénouement inattendu.

À la fin, Hector reprit :

— Connais-tu la date précise de la sortie des étudiants ?

— C’est pour dans un mois, le 23 juin.

— Tu es certain ?

— Absolument.

— C’est que je viens de penser à quelque chose, vois-tu. Notre petite Irlandaise dit dans sa lettre « qu’elle part demain pour un voyage d’un mois, en compagnie de son père, » de sorte que Bérubé, qui sera reçu notaire d’ici à ce temps-là, ne pourra pas faire de bêtise et qu’il fichera peut-être son camp avant qu’elle ne revienne. Tu comprends ?

— Comme ça, tu n’as rien à craindre.

— Tu ne vas pas croire, je suppose, que je suis jaloux de ce butor-là ?…