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5. — La comtesse d’Agoult à George Sand, à Nohant.

Paris, 8 avril 1837.

[…] Chopin est l’homme irrésistible ; il n’y a chez lui que la toux de permanent […][1]

6. — Frédéric Chopin à Antoine Wodzinski, à Saragosse.

[Paris, mai 1837].

[…] Je vais peut-être aller passer quelques jours chez George Sand, mais cela ne retardera pas l’envoi de ton argent car, pour ces trois jours, je laisserai des instructions à Jeannot.[2]


7. — George Sand à la comtesse d’Agoult, à Côme.

Nohant, 2 janvier 1838.

Bonsoir, bonne et charmante princesse, bonsoir,

  1. Marie d’Agoult désirait nuire à Chopin dans l’esprit de George Sand. Trois jours auparavant, la romancière lui avait adressé de Nohant les lignes suivantes :

    « Dites à Mick… (manière non compromettante d’écrire les noms polonais) que ma plume et ma maison sont à son service et trop heureuses d’y être, à Grr… que je l’adore, à Chopin que je l’idolâtre, à tous ceux que vous aimez que je les aime et qu’ils seront les bienvenus amenés par vous […] »

    Sous le ton de badinage de cette lettre, Marie avait, sans doute, deviné qu’Aurore était éprise de Chopin. Or, Chopin était loin d’être indifférent à Marie, qui, en grande coquette, désireuse que les hommages s’adressassent à elle seule, usa de beaucoup de ruses pour tenter d’empêcher Aurore et Frédéric de se lier.

  2. Chopin n’alla pas à Nohant à cette époque. Il était d’autre part fort mal renseigné sur la distance qui sépare ce village berrichon de Paris puisqu’il comptait consacrer seulement trois jours à ce voyage. Antoine Wodzinski se trouvait alors en Espagne où ses parents devaient lui envoyer des fonds par l’intermédiaire de Chopin.