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DE L’ELBE AUX CARPATHES

Le crépuscule brouille le paysage lorsque nous nous remettons en route. Dans la nuit déjà tombée, nous voyons fuir des villages et des villes. Çà et là des cimetières se signalent à notre attention par les lanternes multicolores dont des mains pieuses ont orné les tombes, et qui, au milieu de l’obscurité, communiquent je ne sais quelle vie fantastique à la Cité des Morts. Des agglomérations défilent encore, et des châteaux que l’inépuisable obligeance de M. Jelinek signale au passage mais dont nos yeux ne peuvent distinguer que les points lumineux des fenêtres éclairées. Au lointain enfin une immense auréole annonce Prague dont nous voyons bientôt poindre les mille lumières. Puis c’est la rentrée dans la clarté de la grande ville.