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DE L’ELBE AUX CARPATHES

dans un tel ïieu éclaire le passé, et si personne ne nous a rapporté par le menu les entretiens d’octobre 1913 et de juin 1914, nous pouvons facilement en deviner le sujet et la portée. Il s’agissait, en 1913, à la suite des victoires serbes dans les Balkans, de préparer contre la petite Serbie la fameuse « guerre préventive » conseillée dès 1909 par Hôtzendorf, c’est-à-dire, pour être sûrs du coup, mettre les armées des deux empires sur un pied tel qu’elles fussent les plus fortes de l’Europe. Le comte Czernin, hôte de l’Englisches Appartement en 1914, nous en fait la confidence. C’est pour parachever ces préparatifs et, surtout, pour imaginer le prétexte à une guerre, qu’en juin 1914 l’archiduc et l’empereur se retrouvèrent au milieu des roses de Konopisiê. Ce prétexte, des grandes manoeuvres en Bosnie le devaient fournir — François-Ferdinand y trouva une mort inattendue, mais il aurait pu dire comme Aerenthal, ministre des Affaires étrangères, s’adressant, au moment où il devait quitter un poste qu’il remplissait dangereusement pour la paix, au maréchal Hôtzendorf : « Mes successeurs feront le reste. »

— J’emmène M. Hugues Lapaire voir la vallée de l’Elbe et un coin de la région germanisée du Nord de la Bohème. Voulez-vous profiter de notre voiture et faire la promenade avec nous ?

La proposition m’est faite par M. H. Jelinek, qui est sans conteste un des écrivains tchèques les plus attachés à la France. En même temps que, par des cours libres à la Sorbonne, par des articles de revues ou par des traductions, il s’est efforcé de faire connaître chez nous la littérature