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Art. 5. — La Régente restera libre de livrer les produits de la pêche des nacres à qui bon lui semblera, dès que la somme de 40,000 francs en espèces ou en perles aura été livrée, chaque année, aux mains du résident.

Art. 6. — Si les engagements pris avec la régente et stipulés dans les articles ci-dessus venaient à ne point être exécutés, le résident prendra la direction de la pêche jusqu’à l’entier paiement des 160,000 francs dus.

Signé : Cte E. de la RONCIÈRE.

Signé : MARIA-EUTOKIA.

En exécution du 1er paragraphe de l’article 2, la Reine régente fit demander, le 4 décembre 1865, au résident provisoire, s’il voulait recevoir la nacre. Celui-ci, qui attendait l’arrivée d’un navire pour la prendre, répondit, le 5 décembre « qu’il n’y avait pas lieu d’en commencer la livraison. »

M. Caillet, résident titulaire arrivé à Mangarèva le 10 décembre, demanda, le 19 du même mois, qu’on lui fît la remise de la nacre. Le 22 décembre, il lui fut répondu que tout était disposé pour cela, c’est-à-dire que les coquilles étaient réunies dans le même lieu et prêtes pour le pesage.

Le 9 janvier 1866, la livraison des 80 tonneaux de nacre était terminée, ainsi que le résident l’annonce dans son rapport, ce qui ne l’empêcha point d’écrire le lendemain, 10 janvier, au chef Akakio, président du Conseil de régence, la lettre suivante :

« À bord de la Dorade, Mangarèva, le 10 janvier 1866.

Salut,

D’après les termes de la convention du 21 septembre dernier, la régente doit, d’ici fin de septembre 1866, donner au Commissaire impérial, 80 tonneaux de nacres ou 40,000 francs en espèces ou en perles.

Si l’intention de cette chefesse est de donner de la nacre, la plonge devrait être ouverte pour assurer cette annuité de 80 tonneaux avant la fin de la saison.

Le Conseil de régence ne doit pas perdre de vue qu’il deviendrait responsable de tout acte de mauvaise foi que la régente tenterait d’insinuer pour échapper à l’exécution loyale de la convention précitée, comme elle a déjà essayé de le faire.

Le lieutenant de vaisseau, commandant la Dorade,
Signé : X. CAILLET. »