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akavaraka atu kia koe ite rapa kauraga, o te mau atoga i ruga o to koe kaïga nei, ite aro o te mautai.

Enfin voici le vrai sens de ces phrases mangarèviennes :

Princesse,

— Le pavillon qui flotte à Gambier, dans toutes les terres savantes, est l’emblème de tous les peuples savants.

— Ne l’acceptes donc pas pour faire peur à ton peuple, aux yeux de ton peuple et aux yeux de tous les autres hommes, il arrive dans ta terre sur tous les genres de punition pour tous ceux qui sont ici.

— Quant à ma protection pour ta petite terre, mon affaire est de te faire savoir les tromperies de tout ce qui a eu lieu sur la terre en face de tout le monde.

Nous ne savons pas si la reine de Mangarèva comprit quelque chose à ce fatras, mais si les interprètes de M. Caillet lui traduisaient tout aussi fidèlement, il n’y a rien d’étrange à ce que ses appréciations sur les Gambier soient aussi erronées que le laissent voir ses lettres.

Mais revenons à son rapport : on y trouve des phrases comme celles-ci :

« La caisse de la Régente et sa conscience appartiennent au P. Laval qui en dirige les mouvements. »

« D’après les calculs établis au moyen de renseignements pris sur les lieux, il y aurait eu, dans la caisse en question, plus d’un million et demi depuis 1850 et sept cent cinquante mille francs depuis 1855. On ne trouve nulle trace de ces valeurs. La Régente n’a pas un meuble chez elle, pas une robe à se mettre et les Mangarèviens sont dans la misère. »

M. Caillet ne prend pas la peine de dire qui a établi les calculs dont il parle, ni quels sont les renseignements sur lesquels ils sont fondés. Les chiffres cités dépendent cependant de l’exactitude de ces calculs et de la valeur de ces renseignements. Il n’y a rien de prouvé dans son assertion, si ce n’est qu’elle contient une grave accusation contre le R. P. Laval.

Pour nous, il nous paraît inouï qu’un supérieur recevant d’un de ses inférieurs une lettre, un rapport qui contiennent de pareilles affirmations ne le mette point, de suite, en demeure de fournir les preuves de ce qu’il avance.

Arrivé à Mangarèva, le 10 décembre 1865, le capitaine de la Dorade se rendit quelques jours après, en baleinière, au village