Page:Chopard - Quelques personnages officiels à Tahiti, sous le règne de S. M. Napoléon III.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Votre Excellence n’admettra pas que la civilisation s’inculque par des soufflets.

Le R. P. Laval est pour les moyens violents.

Les flagellations qu’il a fait infliger le prouvent.

En pleine église, revêtu de ses habits sacerdotaux, et devant nos officiers, il a donné un soufflet à un jeune homme pour avoir souri.

Est-ce d’un pays civilisé que les habitants tenteraient de s’échapper, au risque de périr dans les flots ; ainsi que cela est arrivé à seize Mangarèviens, dont on n’a jamais trouvé de traces ?

S’ils sont si heureux aux Gambier, supplieraient-ils en grâce qu’on les prenne à bord quand un de nos navires quitte la rade ?

Oh ! non, monsieur le Ministre, je ne crains pas de l’affirmer, la civilisation, même dans son interprétation la plus large, n’a rien de commun, n’a aucun point de contact avec ce qui se passe dans ce pays.

Heureusement que peu de navigateurs y touchent.

En voyant ce que l’on y fait au nom de notre religion, ils ne pourraient s’empêcher de déplorer la déconsidération dont la couvrent des hommes qui, depuis 40 ans, n’ont plus eu aucun contact avec le monde.

Signé : Comte E. de la Roncière. »

Les rapports dont parle cette cinquième pièce, sont celui de M. X. Caillet, du 16 avril 1866, et celui de M. Laurencin, daté du 22 au 23 février de la même année[1].

Quant à la sixième et dernière pièce, lue par M. de Kératry, sa date est du 4 avril 1869. Celui qui l’écrivit et la signa n’est point « un commandant de bâtiment envoyé à Mangarèva, » mais bien M. X. Caillet, lieutenant de vaisseau.

Voici cette sixième pièce :

« Papeete, le 11 avril 1869.

À Monsieur le Commandant Commissaire Impérial.

Monsieur le Commissaire Impérial,

J’ai l’honneur de vous soumettre le résultat des renseignements que j’ai pris aux Gambier, conformément à vos instructions du 12 février dernier.

  1. Cette date n’est peut-être pas très-exacte quant au jour du mois.