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Il faudra donc, Monsieur le ministre, employer la plus grande énergie pour reprendre notre autorité et remettre les choses dans cet état rationnel dont elles n’auraient pas dû sortir.

Signé : Cte E. de La Roncière. »



Troisième pièce




« Papeete, le 28 février 1865.


Monsieur le Ministre,


Je crois devoir, maintenant, Monsieur le Ministre, vous donner quelques éclaircissements sur la position réelle de la Reine de Mangarèva.

Il ressort clairement du dossier, comme Votre Excellence l’aura vu, que, par le fait, cette femme n’est positivement rien.

Quand il s’agit de conduire des affaires avec finesse et adresse on peut s’en rapporter aux membres divers des Sociétés religieuses.

Aux Gambier, sans jamais paraître, semblant au contraire n’exécuter que les ordres de la Reine, les Missionnaires sont tout : conseillers du Gouvernement, juges, négociants.

Leurs conseils donnés, inculqués par la crainte, ils disparaissent, certains qu’il ne sera fait que ce qu’ils ont dit.

Siégeant tous comme juges à divers degrés, avec peu d’indigènes comme assesseurs, ils appliquent, comme ils l’entendent, des lois qu’ils ont faites. C’est dans les mains de la Reine qu’ils ont su placer fictivement la plus grande partie du commerce, surtout celui des nacres et des perles, mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’y a que les Missionnaires qui le font.

Je crois être bien informé. Au départ du R. P. Cyprien, il laissa environ 400 tonneaux de nacres. Chaque tonneau valait à cette époque environ 1,600 fr.[1].

  1. Lire la note mise à la fin du chapitre intitulé : « Le Commerce des Missionnaires. »