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ammes et s'éteignit enfin dans d'indicibles souffrances. Alors la corruption envahit ma figure et montra par sa teinte verdâtre que l'enveloppe de mon esprit se déchirait. Et cependant il n'avait pas conscience de lui-même dans son corps, plongé qu'il était dans une profonde léthargie, dans un mal noir.


LVII.

Une seule fois, j'eus le courage de me mirer dans mon bouclier ; je me vis plus noir qu'un cadavre qui depuis un siècle eût reposé dans son cercueil, abandonné déjà des vers épouvantés à l'aspect de ses yeux flamboyants comme des torches, de ses larmes toutes rouges et du souffre enflammé de ses os moisis.


LVIII.

Mais ce qu'il y a de plus étonnant, c'est qu'ainsi corrompu, déchu et usé, je me sentais parfois rempli de l'ardeur d'un ange, prêt à aimer cette terre, à l'enlever dans les cieux au son d'une hymne qui vibrait d'une harmonie métallique et, passant par des