Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

fférent où perçait cependant une certaine tristesse.


XLVIII.

Un cortège immense de victimes défila ; je crus que je verrais apparaître leurs fantômes, pareils aux cygnes rosés dont les cris semblent faire gémir et pleurer l'air, ou que des murailles couvertes de caractères flamboyants sortiraient, fileuses terribles, des araignées de feu se balançant sur leurs toiles ignées et traçant dessus le plus infernal arrêt contre moi.


XLIX.

Je crus encore que mes nuits seraient agitées, mes journées sombres comme des nuits sans étoiles, que j'entendrais des gémissements dans les ténèbres, un cliquetis d'armes et des souffles de glace ou de feu sur mon front ? Et de tout cela rien n'eut lieu ; cet esprit tout puissant auquel j'avais déclaré la guerre laissa son enfant impuni. Alors ma fière et dure poitrine se souleva, car j'étais résolu à provoquer à outrance le mépris