Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée

soir ternissait le ciel de ses brouillards, alors, à l'instar des oiseaux de nuit ou des fantômes, surgissaient des marais les Venèdes et les Tchoudes, les jaunes Pétchénègues, les Tartars d'outre mer, qui remplissaient l'horizon de milliers de flèches. Mais ce n'était rien encore que de les voir au combat ; le plus horrible c'était de les entendre hurler.


XXI.

Je me rappelle encore ces cris et ces hurlements de différentes nations et en différentes langues, lorsqu'avec les flots de mon armée j'acculais les phalanges de ces peuplades aux rives de la Vistule. Enfin, à la pointe du jour, ils m'expédièrent les Anciens de leur armée, en implorant la paix et un morceau de terre à peine suffisant pour un tombeau.


XXII.

Assis sur la peau d'un lion à la crinière dorée, dans un modeste char germain, je leur dis : « que les vierges, filles des premiers vayvodes dénouent d'abord leurs tresses, que