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ux que j'étais seul et sans force. Des étoiles fixées à leur voûte diaphane avaient les yeux ouverts et l'ouïe tendue ; à l'orient un ruban boréal brillant d'un sombre écarlate formait à l'horizon des plaines grisâtres un mirage si décevant qu'elles paraissaient ondoyer comme une mer sur la route de l'aurore.


V.

Diane, l'étoile matinale, tantôt blanchâtre comme une feuille de bouleau, tantôt verte ou purpurine comme une feuille de rose dorée, se plongeait dans le sein des brouillards diaprés, aussi inconstante que la mélancolie au cœur d'une jeune fille. Moi, dans ma soif d'une nouvelle vie, déployant comme des ailes mes bras vers l'orient, et pareil à un esprit aux traits pâles de souffrance, je fuyais ma propre pensée plus encore que mes geôliers impitoyables.


VI.

Aujourd'hui le monde entier est connu, est découvert par l'esprit ; mais alors, mystér