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deux vayvodes. C’est depuis lors, que moi, jadis pâtre paisible, allié pour jamais aux esprits infernaux, je suis devenu si terrible que l’homme à qui j’ai voulu nuire, à peine l’avais-je menacé de ma pensée seulement, se sentait déjà frappé de mon regard à travers l’acier de mon armure et si je venais à effleurer son cœur, aussitôt il tombait sans vie.


XLI.

Le monde s’était assombri ; enfant des bois, je regardais l’humanité comme une forêt condamnée à être abattue. La pâleur des grands fantômes dont j’étais devenu le chef m’effrayait du fond de leurs visières. Je devins la main droite du prince ; je ne voyais pas une plus vaste carrière ni un but plus digne devant moi. Dans un château de cèdre, aux bords d’un de nos grands lacs, j’étais le premier parmi ceux que nous appelons les Vayvodes d’or.


XLII.

Apprenez ici comme les cabales des esprits sont terribles, quels pièges affreux il