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e noire.


XXXVIII.

Épouvanté, je revins dans les forêts de ma patrie et bientôt après le roi Lekh me prit pour écuyer. J’avais l’œil menaçant, la main prompte et c’est toujours au sommet de l’échelle sociale que visait mon ambition. Quant à mon cœur, il était abreuvé de poison ; le génie de la vengeance, mon premier apôtre, me brouillait sans cesse avec les hommes et avec mon propre sort ; souvent même sa voix n’avait rien d’une voix humaine.


XXXIX.

Or chaque fois que j’écoutais ses conseils, si funestes pour mon âme, je sentais qu’une main invisible levait tous les obstacles sous mes pas. Pâle, je regardais agir cette puissance, croyant qu’un aigle blanc des montagnes s’abattait sur mon casque, s’asseyait sur mon front, et semait des foudres sur mon chemin.


XL.

Un jour, je voulus être chef, et aussitôt un sang furieux foudroya le cerveau de