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amour.


XXXVI.

Lorsque je le vis et que j’entendis le chant de la jeune fille, triste rossignol des tombeaux qui paraissait un tournesol d’or attaché au bois de cette nacelle sépulcrale, lorsque je vis cette fille emprunter au royaume des ombres une nouvelle voix, enfin quand à mesure qu’elle disparaissait elle ne me sembla plus qu’un fantôme, une ombre, un rêve, tandis que sa voix me parvenait encore comme renvoyée par des mondes invisibles.


XXXVII.

Oui, quand je vis tout cela, je me mis à envier à ce marchand son dernier voyage (car c’était un marchand qu’on brûlait ainsi) ; et je l’enviais sans savoir cependant pourquoi, tremblant d’être un jour si pauvre d’esprit que je n’en perdisse les ailes qui vous portent vers un monde surnaturel, tremblant, dis-je, de devenir farouche comme un lion, et d’aller dans cet autre monde, avec un effroi satanique, comme un esprit isolé de tous et sur une nacelle tout