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antées de l’aurore, à peine on en a dépassé les sombres portes de granit, vous laisse voir des taches de feu et de sang.


XXXII.

Cependant le pèlerin ne recule pas à cette vue, et même il n’a pas plus peur d’y entrer à la clarté de la lune qu’une grue aux ailes lourdes ne tremble de se frayer une nouvelle route à travers les cieux. Entre ces autels, jadis teints de sang, les rayons de la lune et les aubépines sauvages semblent s’ouvrir des voies argentées, sur lesquelles la pensée vole aussi fugitive qu’un rêve.


XXXIII.

C’est parmi ces monuments sacrés que moi, esprit au front superbe, croyant à l’immutabilité éternelle du monde, je maudissais le présent qui m’accablait et foulais aux pieds leurs fronts chargés de mousse. Pierres funèbres, leur criais-je, tombez devant un esprit ; fuyez comme un troupeau de cerfs, fuyez devant ma pensée exterminatrice. Et vous,