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milieu des brouillards du soir, on sacrifiait douze chevaux sur un bûcher ruisselant de sang, décoré de cornes de cerf, de têtes de sanglier et que la torche changeait bientôt en une seule colonne de flamme :


XXX.

Des bardes prophétiques apparaissaient autour du bûcher et des devins prédisaient l’avenir inconnu du monde. Tout ce que créait le chant, aussitôt les esprits infernaux le réalisaient. Chaque siècle avait ses grands autels de la vérité, son culte de l’esprit et ses prêtres ardents, qui, en marchant au-devant de la nouvelle foi, avaient pour le corps non des croix, mais des poignards.


XXXI.

Un sauvage mépris les animait contre leur corps et l’exaltation les enivrait à l’instar du jus de la vigne. Aujourd’hui encore maint tombeau druidique, étreint par des buissons de roses, alors que les flèches du soleil passent à travers ou qu’il est coloré des flammes diam