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yait dans les éclairs ; la foudre retentissait à coups redoublés ; sa voix parlait aux échos de la sauvage contrée ; le ciel, obscurci et sillonné de tonnerres, offrait l’image d’une cité infernale. Et moi, je gisais éclairé par la foudre et couvert tout entier d’une armure d’or.


III.

Mon esprit, encore emprisonné dans son corps inanimé, sentait un certain orgueil d’être aussi calme au milieu de cette nature pleine d’horreurs. Au-dessus de lui grondait la terre émue et planaient les esprits des guerriers. Trois spectres de femmes se préparaient à allumer le bûcher, et moi, j’attendais que la foudre éclatât, tant j’étais sûr de ressusciter comme esprit dans cet air embrasé par les éclairs d’un ciel en courroux.


IV.

Déjà les horribles sorcières approchaient leurs torches d’herbes et d’absinthes sèches ; déjà éclairant ma figure pâle, elles hurlaient leurs hymnes sauvages, quand soudain trois foudres de sou