Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/499

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toutes les connoissances humaines. À table, à la chasse, en voyage, aux promenades, par-tout son cortège littéraire l’accompagnoit. Ses délassemens étoient de s’instruire ; ses amis étoient des savans vertueux. La postérité prononce encore leurs noms avec respect. C’étoit l’archevêque de Sens, Étienne Poucher, que François 1er choisit pour ami, parce qu’il avoit dit la vérité à Louis XII ; les Dubellai, Budée, qu’il suffit de nommer ; l’évêque de Montpellier, Pélissier ; l’évêque de Senlis, Guillaume Petit, homme juste, prélat plein d’humanité dans un siècle d’intolérance ; Du Châtel, le seul homme dont les questions avides de François 1er ne purent épuiser la science, le seul aussi dont les malheureux ne purent épuiser la bienfaisance ; Du Châtel le fléau des faux savans, des courtisans et des oppresseurs, qui disoit à un Cardinal persécuteur : J’ai parlé en Évêque, vous agissez en bourreau ; qui entendant un courtisan trahir le Roi par une lâche adulation, lui dit : De quel front osez-vous hasarder devant François 1er des flatteries qui feroient baisser les yeux aux Nérons et aux Caligulas ? Les tyrans et les esclaves se liguèrent contre lui. Du Châtel fut averti par des ames foibles que la liberté hardie de ses discours pourroit blesser l’oreille du maître, et moi, lui dit François 1er, je vous ordonne de déployer en toute occasion cette liberté généreuse dont j’ai besoin ; ma protection, mon amitié sont à ce prix.

Charles IX… ne frémissons point, Messieurs,