Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/47

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Messieurs,

Si l’entrée dans cette illustre Compagnie n’étoit ouverte qu’à ces heureux génies que la nature a formés, pour servir de règle et de modèle à tous les autres ; si l’on ne pouvoit y être introduit que par le suffrage des Muses les plus savantes et les plus polies ; s’il falloit enfin vous ressembler pour en être, quelqu’ambition qui m’y portât en secret, je n’aurois eu garde de m’en déclarer, et j’aurois redouté en vous ces mêmes choses que toute la terre y admire. Mais aussi, Messieurs, si dans ces conjonctures fatales, où vous devez remplir les places qui viennent à y vacquer, vous considériez particulièrement ceux qui en ont mieux compris l’importance et la dignité ; si la haute opinion que l’on a conçue de votre esprit étoit la meilleure marque que l’on peut donner du sien, et si vos glorieuses préférences tomboient plutôt sur ceux qui savent vous