Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/441

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Messieurs,

Les hommes dont les ouvrages honorent la Nation, enlèvent vos suffrages ; mais vous les accordez quelquefois à ceux qui savent sentir et admirer les vrais talens ; vous leur savez gré du choix de leurs études, et vous leur pardonnez de ne pas étendre la carrière des arts, lorsqu’ils y suivent la route de nos grands maîtres. Vous recevez aujourd’hui leur disciple et le vôtre ; mais un titre qui m’est plus cher a réuni pour moi vos suffrages ; c’est l’amitié qui me lie à plusieurs d’entre vous, et ce titre méritoit d’être compté.

Les hommes célèbres seroient à plaindre, s’ils n’étoient consolés par l’amitié, des critiques qui les calomnient, et des louanges qui les rabaissent. L’ami qui s’associe à leurs peines, qui leur fait prévoir et sentir la gloire, qui les exc