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votre institution, lui assurer cette politesse des mœurs, ce commerce agréable des esprits, cet amour, ce goût du beau, qui fait sentir tous les autres biens, et qui assaisonne jusqu’à l’abondance même.

Les grands hommes ont les mêmes principes. Séguier succéda aux vues d’Armand ; il vous consola généreusement de sa perte, et il soutint l’ouvrage d’un autre avec autant d’ardeur que si c’eût été le sien. Long-temps votre confrère, il en étoit devenu encore plus digne d’être votre protecteur ; et ce qui fait votre gloire et la sienne, Louis lui-même n’a pas dédaigné de lui succéder.

C’est de ce jour, Messieurs, que votre fortune eut tout son éclat ; les Muses vinrent s’asseoir aux pieds du trône, et le palais des Rois devint l’asile des Savans. Vous ne songêates alors qu’à immortaliser votre reconnoissance, et le tribut que vous exigeâtes de vos nouveaux confrères, fut l’éloge du Prince dont ils alloient partager la protection.

Ainsi, par autant de plumes immortelles furent écrites les annales de son règne ; monument précieux d’équité, de valeur, de modération et de constance, modèle dans les divers événemens de cet héroïsme éclairé où le sage seul peut atteindre.

Mais quelque grand que Louis paroisse à la postérité par ses actions et par ses vertus, ne craignons